Huit-cent cinquante milliards de dollars, c’est le coût sociétal annuel du suicide. C’est en partie pour réduire cette somme astronomique que le docteur Kruger a décidé d’ouvrir une clinique spécialisée dans la prise en charge des personnes suicidaires. Là-bas, le suicide n’est plus un drame mais un acte médical assisté.
Le docteur Kruger a un rêve : réussir à dominer les pulsions destructrices de ces désespérés. Pour ce faire, il rencontre tous les jours ses malades : Virgile, jeune dépressif et suicidaire depuis sa plus tendre enfance ; Monsieur Vidal, accro au jeu au point de mettre sa femme en gage au cours d’une partie de poker ; ou Madame Rachelle, ancienne chanteuse de cabaret à la voix cassée. Les patients défilent à tour de rôle dans le bureau du médecin et étudient avec lui les raisons qui justifient – ou non – leur suicide. Une fois la décision prise, chacun à droit à une dernière volonté : pour Monsieur Breiman, ce sera une bonne bouteille de vin… celle qu’il a savourée avec sa femme lors de leur voyage de noces à Paris. Mais alors que le rêve du docteur Kruger semble devenir réalité, la mort vient déjouer ses plans et reprend finalement le dessus sur la vie.
Souvent présenté comme le nouveau C’est arrivé près de chez vous, ce long-métrage réalisé par Olias Barco a le mérite de traiter d’un sujet tabou – le suicide – de manière humoristique et décalée. Pourtant malgré les nombreux points communs qui existent entre ces deux films, Kill Me Please n’est au final qu’une pâle copie de son cultissime aîné. Certes, tous deux ont été tournés en noir et blanc, comptent Benoît Poelvoorde au casting et traitent de la mort d’une manière saugrenue mais la comparaison s’arrête là. En dépit des bonnes intentions de son réalisateur, le film reste dans l’ensemble assez plat, sans véritable point de vue. Heureusement, le jeu des acteurs et la diversité des personnages en présence permettent à l’ensemble de se maintenir.