Lancée en février 2022 sur Apple TV+, Severance est indubitablement l’une des meilleures séries de cette décennie. En attendant la sortie du deuxième chapitre, prévue pour début 2024, on revient sur le premier volet de cette production signée Ben Stiller.
Mark Scout travaille chez Lumon Industries. Comme ses collègues, il a opté pour la dissociation : scinder de manière irréversible sa mémoire en deux grâce à une puce implantée dans son cerveau. Dès qu’il passe la porte de son bureau, les souvenirs de sa vie privée disparaissent et inversement, quand il rentre chez lui le soir, il n’a aucune idée de ce qu’il a fait pendant sa journée de travail, ni du métier qu’il exerce. La version officielle ? Lumon Industries se soucie grandement du bien-être de ses employé·e·s et souhaite, à travers ce processus, leur offrir un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
L’arrivée de la nouvelle (Helly), plutôt rebelle, et la démission inopinée de son collègue et ami Petey vont pousser Mark à remettre sa petite vie bien rangée et les bonnes intentions de son employeur en question. Il va dès lors se lancer dans une enquête sous haute tension pour découvrir le vrai visage de l’entreprise pour laquelle il travaille et les réelles raisons qui justifient cette dissociation.
Sorte de split entre The Office et Black Mirror, cet excellent thriller porté par un solide casting d’acteur·rice·s – Adam Scott, John Turturro, Christopher Walken, Patricia Arquette – propose une critique acerbe du monde du travail et du capitalisme. Les neuf épisodes de cette première saison se développent dans un univers 80’s à l’esthétique aseptisée. La bande son, signée Theodore Shapiro, participe à la création de cette atmosphère froide et mystérieuse. L’intrigue se déroule lentement, mais le suspense monte crescendo jusqu’au neuvième et dernier épisode qui se termine sur un cliffhanger des plus haletants. Une série instantanément culte qui brasse des sujets aussi vastes que le libre arbitre, la manipulation et l’identité.