Si Hitchcock avait rencontré les Draper de Mad Men au détour d’une bourgade belge dans les années 60, nul doute que Duelles, nouveau film du réalisateur belge Olivier Masset-Depasse (Illégal, Sanctuaire), en serait l’exacte représentation.
Duelles est avant tout une histoire de mères, celle d’Alice et Céline. Des mères qui donneraient tout pour leur fils respectif. Voisines et amies de longue date, elles vivent dans un agréable quartier parsemé d’élégantes maisons spacieuses. Leurs maris s’entendent à merveille, leurs deux fils, du même âge, sont inséparables. A priori, aucun trouble à l’horizon.
Jusqu’à ce qu’un drame s’abatte subitement sur la famille de Céline (Anne Coesens) : Maxime, son fils unique, fait une chute fatale sous les yeux d’Alice (Veerle Baetens), impuissante. L’amitié des deux femmes se voit brutalement ébranlée par cet événement tragique. La culpabilité grandissante d’Alice, les reproches et la rancoeur de son amie à son égard semblent signer la fin de leur complicité.
Si d’apparence la réconciliation est finalement à l’ordre du jour, quelque chose cloche. Le soudain calme placide de Céline inquiète, la paranoïa d’Alice fait tourner la tête. Démarre alors un vrai jeu de dupes, dans lequel l’air devient petit à petit irrespirable…
Basé sur le roman de Barbara Abel, Derrière la Haine, le film tire son épingle du jeu par son esthétique délicate et la justesse du jeu de ses acteurs principaux. Le scénario, pratiquement irréprochable, emmène crescendo le spectateur dans la tourmente générale suivant la disparition de Maxime. Les doutes s’intensifient, le rythme devient insoutenable.
Qui croira-t-on ? Alice, la Betty Draper à la robe parfaitement cintrée ? Ou Céline, l’institutrice éplorée aux yeux de biche ? Réponse ce mercredi 24 avril, jour de sortie officiel du film en salles.
Chloe Saeys