Fin des années 70, Joy Division révolutionnait le monde du rock en sortant Unknown Pleasures. Aujourd’hui encore, le groupe et son parcours restent relativement méconnus. Avec Control, Anton Corbijn lève le voile sur la personnalité tourmentée d’Ian Curtis et nous fait découvrir l’univers de ce quatuor précurseur de la musique new wave.
Macclesfield, 1973, le jeune Ian rentre chez lui, un vinyle de Bowie sous le bras. Dans l’intimité de sa chambre, vêtu d’un manteau de fourrure, les yeux maquillés de noir, il prend la pause comme ses idoles. A cet instant, il est loin d’imaginer qu’un jour il sera, lui aussi, une icône. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Deborah (alias Debbie), le nouveau flirt d’un de ses amis. Tombé sous le charme de cette jolie blonde, il ne tardera pas à la séduire.
Juin 1976, les Sex Pistols sont en concert à Manchester. Curtis fait alors une rencontre décisive : celle de Bernard Summer, de Peter Hook et de Terry Mason. Ceux-ci lui expliquent qu’ils essayent de former un groupe mais qu’il leur manque un chanteur. Curtis se propose de rejoindre la formation qui évolue rapidement sous son impulsion.
Tout s’enchaîne à une vitesse folle. A 19 ans, Curtis se marie avec Debbie qui tombe rapidement enceinte de leur fille, Natalie. Alternant son travail et les répétitions, puis les concerts et les sessions d’enregistrement, Ian souffre de la célébrité grandissante de son groupe, une gloire fulgurante à laquelle il ne s’était pas préparé.
Déchiré entre son amour pour la musique, sa femme et sa maîtresse (une journaliste belge rencontrée lors d’une interview), et détruit par les fortes crises d’épilepsie qui le paralysent de plus en plus régulièrement, Ian sombre petit à petit dans une profonde dépression.
Anton Corbijn épate par sa maîtrise de la mise en scène de ce biopic tourné en noir et blanc, Sam Riley, dont la ressemblance avec le chanteur de Joy Division est frappante, fascine quant à lui par la justesse de son jeu. Le tout est sublimé par une bande originale des plus délectables. Control est donc un film à (re)voir pour le plaisir des yeux, comme pour celui des oreilles.