Cloclo, où un biopic réussi, pas trop empailleté par l’aspect pop glamour du chanteur. Ce film nous fait parcourir la vie de l’artiste depuis son enfance jusqu’au jour fatidique. Pour en arriver à un succès pareil, Claude François avait en effet bien plus d’appétit qu’un barracuda. La ténacité et la volonté de fer faisaient partie de son quotidien.
L’aspect humain du chanteur est dépeint avec minutie. Claude François était un grand maniaque, en privé comme au travail. Jérémie Renier s’est approprié ce trait de caractère avec brio, tout comme les autres facettes plus méconnues de l’artiste : sa façon de traiter les femmes – pas toujours des plus jolies – et son grand amour – bien que déchiré – pour ses parents. Il semble qu’en compagnie de Cloclo, le lundi au soleil était bien une chose qui n’arrivait jamais, tellement il courait partout, jusqu’à l’épuisement.
Coaché pendant des années par Paul Lederman (un étonnant Benoît Magimel), Claude François se recycle sans cesse, flairant les tendances venues d’Amérique ou d’Angeleterre. A ses débuts, fervent admirateur d’Otis Redding et de Frank Sinatra, il allie influences de rythm’n’blues et de music hall. Il suit ensuite de près les différentes vagues musicales qui ponctuent les années 60 jusqu’à l’arrivée du disco dans les 70’s. Et Cloclo n’a pas fait que chanter! Il a aussi lancé sa maison de disque, deux magazines, un parfum, … Le film retrace tous ces moments et nous rappelle ces petites choses qu’on a tendance à oublier comme le fait que My Way de Sinatra soit une reprise de Comme d’habitude et non l’inverse.
Bref, si vous êtes fan de l’artiste, vous risquez d’être déçu par le fait que peu de temps soit consacré aux groupies et aux paillettes. Par contre, si vous êtes curieux et ne connaissez pas bien le phénomène Claude François, ce film risque bien vous plaire! Regardez-le, juste pour applaudir la performance de Jérémie Renier!
Nancy Junion