Après une tournée outre-Atlantique, Stella Donnelly entamait il y a quelques semaines un tour d’Europe, faisant escale à Bruxelles. Le 16 avril dernier, elle nous présentait Beware of the Dogs, son premier album fraîchement sorti, au Botanique.
Ce mardi, dans l’ambiance intimiste du Witloof Bar, « la nouvelle voix d’ange de la scène australienne », comme la qualifiait le Focus Vif il y a un an, a prouvé qu’elle n’avait rien à envier à ses homologues. Sa voix, singulièrement douce et fabuleusement juste, pourrait rendre jalouses des Sia, Julia Stone et Courtney Barnett.
Son histoire était toute tracée. Fille d’un professeur de musique, elle est pratiquement née avec une guitare entre les mains. Elle joue, répète et compose dans sa ville natale de Fremantle, près de Perth, avec ses meilleurs amis, qu’elle emmène partout avec elle puisqu’ils composent aujourd’hui son band. Une complicité qui se ressent d’ailleurs sur scène où aucun d’entre eux ne rate une occasion de blaguer.
Stella Donnelly, c’est aussi un combat. Un combat qu’elle mène contre le patriarcat, contre toutes les formes de harcèlement. Notamment avec son titre Boys Will Be Boys, sorti un peu par hasard en même temps qu’un certain mouvement #metoo, qui parle de la culpabilité que ressentent les victimes de harcèlement sexuel. Elle l’interprètera pour clore la première partie de son concert, plus acoustique, seule face à nous, avant d’être rejointe sur scène par sa joyeuse bande. Sous ses airs d’enfant, cachée sous deux petits chignons et une combinaison rouge coquelicot, on n’aurait pas cru qu’elle puisse nous faire frissonner de volupté.
Au long d’une trop courte heure passée en sa compagnie, celle qui s’amuse à comparer son prénom avec une célèbre bière belge, aura passé au crible son répertoire, de Thrush Metal, son premier EP, à Beware of the Dogs, son album sorti le 8 mars. Si on retrouvait dans Thrush Metal des chansons assez douces, des ballades et un ton très calme (comme son nom ne l’indique pas), on distingue dans son récent projet une envie d’explorer d’autres horizons et d’ajouter du tempo à son indie engagée. Comme dans Die où elle prend un tournant un peu électronique et n’hésite pas à lâcher sa guitare pour une chorégraphie digne d’un enfant de maternelle qui écouterait Baby Shark pour la première fois.
Vous l’aurez compris, Stella Donnelly sait délivrer des émotions à son public, qu’elle a par ailleurs dans la poche grâce à son charisme attachant. Sur scène, son sourire et sa bonne humeur sont contagieux. De la même manière que pour Sia, Julia Stone ou Courtney Barnett, le coquillage de la musique australienne est en train de s’ouvrir pour livrer au monde une nouvelle perle. Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas !
Guillaume Scheunders