Le 24 octobre dernier, l’Orangerie accueillait un line-up entièrement féminin. Le trio bruxellois PEGA ouvrait la voie à une Shannon Wright prête à nous présenter son dernier opus, Providence.
N’ayant entrevu que la fin du set de PEGA, impossible d’émettre un réel avis sur leur prestation. On nous a toutefois reporté avec un grand sourire à quel point c’était chouette et bien barré ! Bref, une bande de gonzesses en plein essor qui sera de passage au BRASS ce samedi 8 novembre et au Magasin 4, le 21 novembre prochain.
La scène s’habille ensuite sobrement d’un piano à queue en son centre, tandis que les contours d’une guitare se dessinent dans un de ses coins. C’est une Shannon Wright en solo qui déboule, attaquant directement au piano. Très vite, elle subjugue, tant par son jeu que par ce qu’elle dégage.
Le premier mot qui nous vient à l’esprit face à cette artiste ? Intégrité. Elle est en effet ce genre de personnalité sans compromis, qui avec une générosité sans égale partage et génère les émotions les plus profondes. Seule, au centre de cette scène, ses doigts naviguant sur le clavier et magnifiant la puissance de sa voix, elle fait voler en éclat les couches de protection les unes après les autres.
En près de vingt ans de carrière et douze albums, la Floridienne a réussi à passer d’un disque à l’autre, alternant sans mal ambiances noise et feutrées. On doit avouer avoir un affection particulière pour l’atmosphère plus énergique et agressive d’un album comme In Film Sound mais, loin du classique piano-voix, la songwriter parvient à garder la touche indie et singulière de son jeu et l’ingéniosité de ses compositions au piano. Le dernier album est définitivement bouleversant, autant que son interprétation.
Son talent, son entièreté, son intensité, sa retenue et son humilité font de Shannon Wright une artiste d’exception qu’il est bon de rencontrer au détour d’une scène. Petit bémol : la porte de la salle grande ouverte sur le bar, insufflant un esprit de kermesse inapproprié à la soirée.