P’tits Zgegs, Grande Discothèque, c’est le nouveau podcast musical lancé par quatre amis bruxellois fans de musique. Du stoner aux Riot Grrrls en passant par le death-doom ou encore la country, Jon, Max, Quent et Raph vous emmènent à la découverte de l’univers passionnant de la musique alternative dans une ambiance décomplexée faite de dégustation de bière, de quizz et d’anecdotes en tout genre. Un concept aussi qualitatif que divertissant qui a poussé la rédaction de BeCult à s’associer avec les quatre compères. Rencontre.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
- Jonathan : Journaliste et père d’un garçon. Guitariste et dingue de musique de père en fils. J’aime la belle musique peu importe sa forme, surtout quand elle est bien foutue, réfléchie et un peu compliquée. Bref du prog. Et de la guitare. Et du prog aussi.
- Quentin : Père de deux enfants, passionné de musique, bassiste dans le groupe Flying Komodo, communiste mangeur de gosses et gros fan de Neil Young.
- Maxime : Prof de philo et de citoyenneté, passionné de musique depuis l’adolescence (après avoir vu un docu sur Nirvana). Je suis un peu le snob de l’équipe. J’aime la musique quand elle est crue et pleine de petites imperfections.
- Raphaël : Producteur Vidéo. J’ai toujours été un gros fan de rock depuis que Marc Ysaye et mon père m’ont montré la voie.
Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?
- Maxime : On s’est rencontrés à l’école secondaire Jon, Quent et moi. Raph était un bon pote à Jon. Pendant des années, on a été voir des concerts de rock ensemble. En festival, on obligeait Raph à aller voir des groupes de metal dont il n’avait rien à foutre, mais on se marrait bien donc il revenait de bon coeur.
Comment est née l’idée de créer un podcast, et quand et comment cette idée s’est-elle concrétisée ?
- Maxime : On passe beaucoup de temps à parler et à se faire découvrir de la musique, et c’est ce qui lie notre amitié. On s’est dit que plutôt que de garder ça pour nous, on pouvait le partager avec d’autres. On a eu l’idée du podcast début 2021 et on a commencé à enregistrer durant l’été. On a enregistré pendant plusieurs mois pour peaufiner notre formule et le premier épisode est sorti en mars 2022. Concrètement, on se retrouve une fois par mois pour enregistrer deux épisodes. On fait ça à la Maison de Jeunes Le Gué.
- Raphaël : La vérité c’est que, pendant des années, on a écouté Max nous parler de musiques chelou en employant des termes qu’on ne captait absolument pas, du genre “punk-core-doom-extreme”, et qu’à un moment on s’est dit : « Quitte à continuer ces conversations, autant les développer un peu plus et les enregistrer, peut-être que ça intéressera d’autres gens. Et si pas, on s’en fout, vu que quoiqu’il arrive on continuera à causer musique. »
À qui s’adresse-t-il ?
- Jonathan : Aux curieux et curieuses de musique, qu’ils ou elles soient expert·e·s ou pas. On n’a pas d’autre prétention que de parler d’albums et d’artistes qui nous passionnent et de les partager avec d’autres. Même si on aborde parfois des styles de niche, on essaye de rester accessibles. On veut parler de musique alternative, des trucs qui ne passent pas spécialement en radio, des groupes que vous ne connaissez probablement pas, mais que vous allez adorer.
D’où vient le nom “P’tits Zgegs, Grande Discothèque” et qu’est-ce qu’il signifie pour vous ?
- Raphaël : C’est un nom, lancé lors un brainstorming, qui nous a bien fait rigoler, et qui représentait bien l’idée qu’on se fait du podcast : on ne se prend pas au sérieux mais on fait le travail sérieusement. Et puis, franchement, on n’a rien trouvé de mieux. On était surtout super excités de sortir notre podcast, peu importe son nom.
Quel est le programme de chaque épisode ?
- Quentin : On commence toujours par une petite intro pour donner le thème de l’épisode, parler de la bière du jour (on en découvre une par émission), de l’insulte retenue (on aime s’insulter, mais dans le respect, donc on trouve une insulte marrante à utiliser) et des mots interdits (c’est-à-dire les mots à ne pas prononcer pendant l’enregistrement). On présente ensuite chacun un album, en lien avec le thème de l’épisode. Ces critiques d’album sont entrecoupées d’un quizz. On termine par la conclusion de Raph et nos petites recommandations culturelles du moment. Les moments où on se marre le plus, c’est quand l’un de nous présente un album que d’autres détestent. Rien ne vaut un bon clash !
À quelle fréquence sont publiés les épisodes et sur quelles plateformes de streaming peut-on vous trouver ?
- Raphaël : On publie un épisode toutes les deux semaines, avec une pause à Noël et une en été. On passe par Anchor qui rend nos épisodes accessibles sur toutes les plateformes.
Parmi les 17 épisodes enregistrés, quel est celui que vous préférez et pourquoi ?
- Jonathan : C’est des punks mais pas du punk. Déjà le titre et le concept me faisaient marrer. L’idée était de parler des gens punks dans l’attitude, mais qui ne font pas de la musique punk à proprement parler. J’y évoque une artiste que j’adore, Billy Nomates, qui a la rage au ventre mais chante sur des claviers et une basse clean.
- Quentin : Les sous-genres absurdes : le 3e va vous surprendre. Je crois que c’est celui où je me suis le plus marré, à la fois en l’enregistrant et en le réécoutant. Le concept est rigolo, on était chez Max qui était malade et remonté contre nos albums. Très bon souvenir.
- Maxime : Stoner rock : de l’huile de Palm Desert. J’ai pu m’en donner à coeur joie sur un style que j’ai beaucoup aimé il fut un temps, mais qui ne me parle plus trop aujourd’hui. Bref, ma mauvaise foi à son comble. Ou l’épisode Qui sont les héritières des Riot Grrrls ? qui était super intéressant et qui a vu naître les célèbres comparaisons Netflix de Raph.
- Raphaël : Les Zinzins de l’Espace. C’est un épisode que vous n’aurez pas la chance de pouvoir écouter pour l’instant car il fait partie de nos épisodes « unreleased », c’est-à-dire tous les épisodes durant lesquels on s’entraînait encore (pour preuve, on n’avait pas branché le micro de Jon). Ça devait être notre épisode 1 car il était vraiment très marrant, mais vu ce problème technique, on a dû se résoudre à ne pas le sortir. Il était rempli de bonnes vannes et j’avais réussi à faire croire aux autres une histoire débile pour nier le fait que je n’avais pas trouvé de bière en rapport avec l’espace. Ah oui, et aussi à un moment Jon avait super bien imité Chewbacca.
Maintenant que vous avez presque un an d’expérience derrière vous, quels changements/améliorations souhaiteriez-vous apporter à la formule ?
- Quentin : On aimerait faire plus souvent des épisodes avec des invité·e·s. On a aussi lancé les « cartes blanches » où l’un d’entre nous prépare l’entièreté de l’épisode avec trois albums de son choix. Le plus attendu est celui de Raph, qui nous prépare ça pour finir la saison 2 en beauté. Pour la suite, on verra un peu ce qu’on a comme inspiration, ça peut aller d’épisodes en live à des choses qui touchent plus au concept, mais on n’a pas encore de projets précis. On a, en tout cas, l’ambition d’amener de la nouveauté à chaque saison.
Est-ce que vous êtes vous-mêmes consommateurs de podcasts ? Dans l’affirmative, quelles sont vos références en la matière ?
- Jonathan : J’aime énormément Very Good Trip de Michka Assayas sur France Inter qui propose des découvertes selon l’humeur du présentateur. Dans une autre veine, Your Favorite Band Sucks, qui défonce un à un les groupes de rock que tout le monde aime. Puis sinon j’adore les histoires, de Transfert à Affaires Sensibles.
- Quentin : Un peu. J’écoute de temps en temps des podcasts d’histoire ou de politique, en français et en anglais. Notamment, Give The People What They Want!, un super podcast sur les mouvements sociaux dans le monde entier. Et je suis depuis longtemps le podcast Long May You Young, qui parcourt la carrière de Neil Young avec beaucoup d’humour, ou encore Don’t be Denied, qui le fait de façon plus sérieuse et très détaillée.
- Maxime : Le classique FloodCast, parce que très marrant. Fin du Game, un podcast sur les jeux vidéo qui analyse un jeu de fond en comble, et Quête Latérale, un autre podcast sur les jeux vidéo mais qui parle plus de la culture gaming et qui est animé par des débats très intéressants. Tier List, un super podcast qui avait pour but de classer tous les albums de rap français. Ça n’a duré qu’un an mais c’était génial et rempli d’anecdotes. Et Cocaine & Rhinestones, qui raconte l’histoire de la country. C’est ultra documenté et très intéressant.
- Raphaël : Franchement, j’écoute très peu de podcasts. Les seuls dont je pourrais vous parler sont Business Wars, de Wondery et, je dois l’avouer, j’écoutais tous les Making of de Classic 21 sur mon iPod quand j’étais en voyage en Australie, en 2007. Puis bon, je parle déjà énormément donc je n’ai pas le temps d’écouter d’autres gens causer (sauf mes proches, évidemment).
Une anecdote à nous raconter ?
- Jonathan : Un jour Raph a roulé une pelle à Marc Ysaye.
- Raphaël : HAHAHA mais stop avec ça !
- Quentin : C’était Jon pendant son stage…
- Maxime : Facile ! Le tout premier rec qu’on a tenté. On présentait six albums plutôt que trois, et Raph avait amené six bières. L’enregistrement a duré plus de deux heures et on était tous bourrés à la moitié. Bref, on a vite compris qu’il fallait réduire le tout si on voulait être crédibles.