Le duo de Newark a à nouveau frappé fort. Son set abrasif et écrasant nous a envoyé sous le macadam, samedi 27 avril dernier, au Botanique.
À la frontière des genres, dans la mouvance hardcore punk/dark hip-hop, Ho99o9 nous livre une prestation à la hauteur des précédentes, toujours aussi agressive. Avec une signature scénique bien à lui, theOGM soigne toujours son apparence. Après avoir revêtu un rideau de douche au Pukkelpop en 2015 ou porté une robe de mariée lors de son passage par le Bota en 2017, c’est cette fois en veste de travail orange fluo qu’il entame le set.
Is It Safe To Internet et Punk Police enflamment le chapiteau. Tout y passe : circle pit, wall of death, crowd surfing… C’est physique, ça chahute et ça bouscule fort, mais avec respect. Aux drums, Brandon Pertzborn (Doyle, Dark Flag) nous assène d’un phrasé précis, rapide, brutal, rythmant la performance et supportant cette méga vibe qui atteindra son apogée avec Delete My Browser History. Chapiteau en orbite, sécu sur les dents et chope broyée.
En hommage à Keith Flint, chanteur de The Prodigy récemment décédé, avec lequel ils avaient enregistré Fight Fire With Fire, fin 2018, sur l’album No Tourist, Ho99o9 nous livre une version perso de Firestarter, morceau iconique du groupe londonien qui provoque la panique des gardes de sécu, obligés de monter sur les barrières Nadar afin d’empêcher certains slammeurs de chuter. Pari de mettre le feu réussi pour Ho99o9, dont le beat acide et coloré entame la salle à 141 BPM. Le public du Bota semble sous stéroïdes, galvanisé par theOGM et Eaddy qui laisseront les non initiés sans voix, les métalleux jaloux et un large sourire sur les visages des aficionados du genre.
Small talk post live avec les potes : « Horror, ça s’écoute pas, ça se vit en concert » et c’est exactement ça. Avec un son et un style propres, acides, percutants, débridés, Ho99o9 est passé maître dans la galvanisation à chaud. Bref un groupe à voir plus qu’à écouter. Et un fois qu’on l’a vu, on ne peut plus s’en passer !