Le 18 février 2011 marquait la sortie sur la toile du nouvel album de Radiohead : The King of Limbs. La version cd n’ayant quant à elle garni les rayons des disquaires que le mois suivant. Quatre ans après In Rainbows, le groupe a-t-il une nouvelle fois pondu une petite bombe? BeCult vous en dit plus…
Première constatation: avec ses 37 minutes, ce huitième opus risque d’en laisser plus d’un sur sa faim. Ce n’est pas la quantité mais la qualité qui compte, me direz-vous. Et de qualité il en est ici question! Il est vrai qu’à la première écoute, ces huit titres m’ont laissée perplexe. Après avoir été alléchée par le très yorkesque clip Lotus Flower dans lequel le leader nous gratifie d’une des chorégraphies frénétiques dont il a le secret, j’avoue avoir été déçue. C’était sans compter sur le talent de Radiohead qui conquière petit à petit les oreilles et les esprits. Aujourd’hui, la déception s’est envolée pour laisser place à l’évasion, au voyage. Un voyage au cœur d’un univers à la fois évident et mystérieux. Evident parce que c’est du Radiohead, on ne peut pas le nier ; et mystérieux parce que ce groupe a la capacité de sans cesse se réinventer.
Tout commence avec Bloom, boucle rythmique magnétisante portée par la voix suave de Thom Yorke. Une entrée en matière poétique et délicate. Vient ensuite le très british Morning Mr Magpie probablement inspiré d’une vieille croyance irlandaise. La tradition veut en effet que celui qui croise une pie (ndlr : magpie en anglais) sur son chemin la salue afin de dissiper la malchance ou d’attirer la bonne fortune. Un riff de guitare mélodique, un crescendo cadencé, c’est au tour de Little By Little de pointer le bout de son nez. Quatrième titre, Feral, et revoilà cette rythmique endiablée: ici pas de paroles mais quelques bribes de chant savamment dispersées entre les vibrations de caisse claire. Enfin, nous y sommes: Lotus Flower! Une petite merveille de légèreté et de puissance emmenée par la voix cristalline du petit homme au chapeau melon. Ambiance cosmique, le piano donne le ton et Codex fait son apparition. Laissez-vous bercer par cette voix aérienne et ces accords plaqués qui vous transportent lentement dans une autre dimension. La guitare revient en force pour Give Up The Gost, une ballade ponctuée d’un chorus vocal enivrant. Mais il est déjà temps de se quitter, c’est ici qu’on se Separ(ator). Le dernier titre de cet album est aussi celui qui convint le moins. Autant les boucles rythmiques et vocales donnent parfois naissance à de petits chefs d’œuvre, autant ici, elles rendent le morceau assez fade voire carrément ennuyant.
On entend souvent dire que la première impression est toujours la bonne. Mais il n’en est rien lorsqu’il s’agit d’un album de Radiohead. Et The King of Limbs n’échappe pas à la règle! Il ne s’apprécie, comme ses prédécesseurs, qu’après plusieurs écoutes (de préférence avec un casque). Alors prenez le temps de vous en imprégner! Ce n’est qu’à partir de cet instant que vous découvrirez réellement les moindres particules sonores qui composent chaque titre et en font des œuvres à part entière.